Santé au Travail, Sécurité et Prévention / Organisation et Performance globale / Etudes Formation Information - Expertises CSE
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Notre mode d’intervention repose sur l’idée que les problèmes :
Tous ces problèmes se posent dans des logiques vivantes et communicantes de l’entreprise, des logiques organisationnelles qui interagissent sur les conditions de travail et les conditions de la production.
Notre visée : la mise en oeuvre d’une démarche d’amélioration continue des conditions de travail et des conditions de la production.
Notre visée : la mise en oeuvre d’une démarche d’amélioration continue des conditions de travail et des conditions de la production.
Nous inscrivons nos interventions en entreprise dans une dynamique de concertation qui vise à mobiliser le personnel autour des enjeux soulevés, et dans une démarche d’accompagnement et de formation à la prévention qui tend à restituer à nos interlocuteurs méthode, outils et démarche (co-conception, endogénéisation).
Issus d’une formation universitaire sur le travail qui inscrit la pluridisciplinarité au coeur de sa théorie et de sa pratique, nous inscrivons nos interventions dans l’approche globale et pluridisciplinaire qui tend à inspirer à ce jour les pratiques d’intervention en milieu de travail.
Notre pratique d’intervention s’inscrit dans l’analyse ergonomique de l’activité de travail, la fécondité de son approche de l’écart entre travail prescrit/travail réel, enrichie de la posture ergologique.
Mais sans jamais nous départir de notre regard de sociologue sur les facteurs sociaux ou macro-économiques qui s’avèrent déterminants dans la compréhension d’un milieu de travail donné, ni des éléments de compréhension des organisations et des hommes au travail que nous restitue la psychologie (1).
[1]
L’intervention ergonomique vise à transformer le travail par ses déterminants pour atteindre le double objectif qui est le sien : l’objectif de santé au travail et de performance globale (où la performance économique et le développement durable sont rendus pérennes par la performance sociale de l’entreprise).
L’intervention ergonomique vise à transformer le travail par ses déterminants pour atteindre le double objectif qui est le sien : l’objectif de santé au travail et de performance globale (où la performance économique et le développement durable sont rendus pérennes par la performance sociale de l’entreprise).
L’identification des déterminants
Il s’agit notamment de repérer les déterminants du travail et d’agir sur eux pour faire bouger les situations. Chacune de nos interventions, qu’elle concerne la prévention ou la sécurité, ou tout autre demande liée à l’organisation du travail, à l’aménagement d’un poste de travail ou d’un atelier, passe par cette phase d’analyse des déterminants. Mais nous n’intervenons pas seuls. Nous associons les travailleurs à l’analyse du travail, dont la qualité va dépendre de l’apport de la connaissance de leur métier et des risques encourus.
L’analyse des écarts
La distinction que fait l’ergonomie entre le travail prescrit (la tâche), et le travail réel (l’activité) part du constat que le travail réalisé n’est jamais simple exécution des consignes données par l’ingénieur ou le bureau d’études. Au-delà des procédures prescrites, le travailleur gère au quotidien les mille et un imprévus de l’activité, qui donnent au travail toute son épaisseur : aléas ou imprévus, dysfonctionnements, stratégies d’adaptation, de prévention, régulations... sans lesquels les objectifs de productivité ne seraient pas atteints.
La prise en compte du « travail réel » permet de restituer cette part imprévisible, et non moins essentielle, de l’activité.
L’analyse des écarts constitue un outil privilégié de diagnostic et d’évaluation des risques professionnels.
La gestion des aléas et des dysfonctionnements « génère des prises de risques » qui ne peuvent être perçues que par l’observation des situations concrètes de travail – le « travail réel ». « De ce fait, l’analyse des risques a pour objet d’étudier les contraintes subies par les travailleurs et les marges de manoeuvre dont ceux-ci disposent, dans l’exercice de leur activité » (cf circulaire n° 6 DRT du 18 Avril 2002, p. 10)
Une approche tendue et orientée par l’analyse de la demande d’un côté, et les possibilités de transformation de l’autre côté (Wisner).
Une approche tendue et orientée par l’analyse de la demande d’un côté, et les possibilités de transformation de l’autre côté (Wisner).
Notre approche est fortement centrée sur l’intervention ergonomique, plus précisément celle de l’ergonomie de l’activité, approche à la fois généraliste et systémique.
Elle repose sur deux socles :
L’intervention ergonomique cherche à mettre en visibilité le travail réel, que la prescription ne peut pas anticiper, pour faire évoluer, par la réduction des écarts, les dispositifs techniques, les moyens de communication, le contenu des emplois et des formations. En ce sens, nos interventions tendent à amener ceux qui participent à la conception du travail à observer au plus prés du terrain ce qui lie les conditions matérielles et organisationnelles.
L’enjeu de l’intervention ergonomique est de resituer ce point d’entrée qu’est la situation de travail dans un système plus global. C’est souvent au niveau de l’ensemble du système de travail, dans le registre de la stratégie, du long terme, des modèles de gestion, « que l’on peut trouver les clés de lecture qui donneront à l’entreprise l’envie d’aller plus loin » (Les Cahiers de l’ANACT, n°1 Mars 1994).
Dans ce cadre d’intervention, santé et sécurité au travail, et organisation du travail et de la production, sont intimement liés dans la recherche des déterminants de l’activité considérée, de ses problèmes et dysfonctionnements, et par conséquent dans la recherche des pistes de transformation à envisager. La présence de TMS dans une entreprise, un niveau d’absentéisme élevé, la faible productivité de postes de travail ou d’une unité de production, ont la plupart du temps des causes multifactorielles, techniques, humaines, organisationnelles, qui appellent un traitement global.
L’ergologie est une démarche, une posture, qui vient enrichir la définition de l’activité développée par l’"ergonomie de l’activité" de langue française.
L’ergologie est une démarche, une posture, qui vient enrichir la définition de l’activité développée par l’"ergonomie de l’activité" de langue française.
Elle s’attache à ressaisir, au coeur des activités vivantes, cette part de normes, de valeurs, de savoir-faire et de connaissances qui sont produites par les opérateurs et les collectifs de travail pour faire face aux exigences et aux contraintes de la production. L’activité réelle, dans un contexte industrieux, ou de service, et les résultats atteints, s’opèrent dans des débats permanents entre normes antérieures et normes et valeurs portées par chaque individu.
Le contenu de l’écart travail prescrit/travail réel est toujours resingularisé et les pratiques diverses d’organisation de son poste de travail, de stratégies opératoires, de gestuelle et de posture, procèdent d’arbitrages complexes qui mobilisent étroitement, dans des processus trés souvent non conscients, toutes les composantes du corps et de l’esprit.
L’ergologie part du principe que ces normes et débats de normes produits dans les activités de travail, viennent réinterroger les normes sociales, les règles établies, les catégories scientifiques, et le travail prescrit tel qu’il est défini en amont dans les bureaux d’étude ou de méthode, ou les services qualité de l’entreprise.
Ne pas les prendre en compte au niveau du prescrit revient à manquer une part essentielle de compréhension du travail réel, et par conséquent de l’efficience des collectifs de travail.
Pour appréhender ces normes, l’ergologie met en oeuvre des dispositifs pluridisciplinaires d’élaboration des savoirs (les GRT, Groupes de Rencontres du Travail), qui associent les protagonistes du travail, les scientifiques et les acteurs institutionnels. L’enjeu : produire un regard nouveau sur le travail, dans la confrontation de ces trois niveaux de production de normes, sociales, scientifiques, et industrieuses et humaines.
La Sociologie autorise un regard complémentaire particulièrement informatif sur les collectifs de travail et leur histoire.
La Sociologie autorise un regard complémentaire particulièrement informatif sur les collectifs de travail et leur histoire.
Elle permet de questionner les rapports que tissent les hommes et les femmes dans le milieu du travail, en partant du postulat que ces rapports sont multiples, complexes, et concernent à la fois le temps de travail et le temps hors travail, le "dedans" et le "dehors" de l’entreprise, de l’atelier, du lieu de travail.
Au coeur même de l’intervention ergonomique, l’analyse sociologique est indispensable à la phase d’élaboration de l’état des lieux. Elle contribue, par exemple, à l’analyse socio-démographique des données de l’entreprise liées à la problématique étudiée, et pose la question d’une indispensable confrontation de ces données à une analyse du travail et de ses conditions de réalisation : par exemple les choix et les contraintes managériales en terme de pratiques de recrutement, de gestion de parcours, mais aussi de mise en discussion de ces questions entre les salariés, les acteurs sociaux et le management.
Mais elle est aussi inhérente à la compréhension des conditions socio-organisationnelles concrètes dans lesquelles s’effectue le travail humain (effectifs, répartition des tâches et des responsabilités, organisation des collectifs de travail et rapports sociaux...) ou à celle des représentations et des habitus des salariés et cadres de l’entreprise (impact des caractéristiques sociales et culturelles).
La Sociologie et l’histoire des organisations sont d’un apport fécond pour comprendre les organisations contemporaines du travail, ainsi que les évolutions possibles vers d’autres modèles d’organisation intégrant la recherche d’équilibre entre développement économique et développement humain.
Nous sommes aujourd’hui tendus vers la recherche d’autres modèles économiques et d’organisation, nécessités autant par les mutations technologiques que par les exigences sociales et humaines de valorisation du travail, d’égalité au travail, d’accès à la formation et au développement de ses compétences.
Nous attachons une attention particulière aux apports de la clinique de l’activité et de la psychopathologie dans la compréhension du rapport individuel au travail et des rapports au collectif.
Nous attachons une attention particulière aux apports de la clinique de l’activité et de la psychopathologie dans la compréhension du rapport individuel au travail et des rapports au collectif.
Le travail est souvent simultanément développement de soi et frustration liée à l’impossibilité d’agir selon ses aspirations pour bien faire son travail, au manque de reconnaissance du niveau d’engagement investi dans son activité par un management sous pression, davantage centré sur des injonctions gestionnaires que sur les conditions de réalisation du travail et de la production.
Il est souvent prise d’initiative, de plus en plus exigée par les évolutions technologiques et sociales, et non mise à disposition des moyens nécessaires pour exercer ses responsabilités, assumées malgré tout : les organisations du travail se dérobent, ne répondant pas aux besoins nouveaux de ressources et d’organisation collective exigées par l’activité.
Ainsi que l’exprime Jean-Claude Sperandio, "dans l’histoire des technologies, peu d’entre elles - probablement aucune à ce point - n’ont si profondément transformé l’ensemble du travail humain et finalement touché toute la société elle-même que ne l’a fait l’informatique contemporaine" (1). Ces bouleversements ont amené à poser de nouvelle manière la question de la division du travail (obstacle ou condition de "l’efficacité sociale" ?), de la place du travail dans la vie des individus et de la société, l’exigence de nouveaux rapports entre temps de travail / temps hors travail et de nouveaux contenus pour chacun d’eux.
1) J.C. Sperandio, L’ergonomie du travail informatisé, in Traité de psychologie du travail, PUF, Paris 1987, p.129
2) Pascale Molinier, in, Travailler, Revue internationale de psychopathologie et de psycho-dynamique du travail, n°4, 2000.