L’identification des déterminants et l’analyse des écarts
L’intervention ergonomique vise à transformer le travail par ses déterminants pour atteindre le double objectif qui est le sien : l’objectif de santé au travail et de performance globale (où la performance économique et le développement durable sont rendus pérennes par la performance sociale de l’entreprise).
L’identification des déterminants
Il s’agit notamment de repérer les déterminants du travail et d’agir sur eux pour faire bouger les situations. Chacune de nos interventions, qu’elle concerne la prévention ou la sécurité, ou tout autre demande liée à l’organisation du travail, à l’aménagement d’un poste de travail ou d’un atelier, passe par cette phase d’analyse des déterminants. Mais nous n’intervenons pas seuls. Nous associons les travailleurs à l’analyse du travail, dont la qualité va dépendre de l’apport de la connaissance de leur métier et des risques encourus.
L’analyse des écarts
La distinction que fait l’ergonomie entre le travail prescrit (la tâche), et le travail réel (l’activité) part du constat que le travail réalisé n’est jamais simple exécution des consignes données par l’ingénieur ou le bureau d’études. Au-delà des procédures prescrites, le travailleur gère au quotidien les mille et un imprévus de l’activité, qui donnent au travail toute son épaisseur : aléas ou imprévus, dysfonctionnements, stratégies d’adaptation, de prévention, régulations... sans lesquels les objectifs de productivité ne seraient pas atteints.
La prise en compte du « travail réel » permet de restituer cette part imprévisible, et non moins essentielle, de l’activité.
L’analyse des écarts constitue un outil privilégié de diagnostic et d’évaluation des risques professionnels.
La gestion des aléas et des dysfonctionnements « génère des prises de risques » qui ne peuvent être perçues que par l’observation des situations concrètes de travail – le « travail réel ». « De ce fait, l’analyse des risques a pour objet d’étudier les contraintes subies par les travailleurs et les marges de manoeuvre dont ceux-ci disposent, dans l’exercice de leur activité » (cf circulaire n° 6 DRT du 18 Avril 2002, p. 10)